Un conseil européen rassemblera, jeudi, les chefs d’État et de gouvernement des Vingt-Sept. L’objectif principal est de trouver un accord sur un plan de relance économique de l’Union européenne, mais tous les acteurs ne sont pas sur la même ligne pour sortir de la récession.
Le plus dur commence, jeudi 23 avril, pour les 27 de l’Union européenne (UE). La recherche d’un accord va être au centre des discussion afin de proposer un plan de relance commun de plusieurs centaines de milliards d’euros visant à sortir l’Europe de la récession, après la pandémie de Covid-19.
Rien n’est encore décidé sur ce nouvel instrument qui risque de transformer le sommet de jeudi en guerre de tranchées entre les pays du Nord, inquiets de payer pour les dépenses de ceux du Sud, qui, eux, réclament une plus grande solidarité.
Différents chiffres circulent sur son montant, qui sera dans tous les cas de plusieurs centaines de milliards d’euros.
Le président de l’Eurogroupe, le cénacle des ministres des Finances de la zone euro, le Portugais Mario Centeno, est resté évasif, évoquant une fourchette de 700 à 1 500 milliards. Un document du gouvernement espagnol évoque une somme entre 1 000 et 1 500 milliards d’euros. Côté Commission européenne, le vice-président exécutif chargé de l’Économie, le Letton Valdis Dombrovksis, « peut imaginer une enveloppe » de 1 500 milliards et le commissaire européen au Marché intérieur, le Français Thierry Breton, a parlé de « 1 000 milliards d’euros ».
Le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, a également suggéré une somme de l’ordre de 1 000 milliards.
« Plusieurs pistes sont imaginables. Ce fonds de relance peut être dans le budget européen ou en dehors, l’important est son volume et de prévoir un endettement commun », a-t-il déclaré dans une interview à Ouest-France.
Paris s’efforce de contourner l’opposition de pays du nord de l’Europe, comme l’Allemagne et les Pays-Bas, à la perspective d’une émission de dettes communes – les « coronabonds » – au niveau des Vingt-Sept.
Mutualiser les dettes avec les « coronabonds »
Après les appels répétés de Rome, le plus fervent partisan des coronabonds, Madrid a lancé l’idée d’une « dette perpétuelle », des titres émis à durée illimitée, c’est-à-dire sans date d’échéance. Il faudrait payer les intérêts au moyen par exemple de nouvelles ressources européennes comme les taxes écologiques mais pas rembourser le principal.
Selon la proposition espagnole, ce fonds, adossé au budget à long terme de l’UE, bénéficierait du fameux triple A accordé par les agences de notation aux institutions européennes, qui permet d’emprunter à des taux très bas du fait de la confiance des investisseurs.